Visée professionnelle

La loi 2002-2 rénovant l’action sociale et médico-sociale ainsi que la loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, ont impulsé une dynamique au sein des établissements sociaux et médico-sociaux pour soutenir l’accès aux droits, l’inclusion et la participation des personnes en situation de handicap.

Des formations sont parfois proposées aux professionnels autour des enjeux de l’autodétermination et du pouvoir d’agir pour accompagner ces changements. Le projet d’accompagnement personnalisé, clé de voûte d’une démarche d’accompagnement où la recherche d’individualisation est au cœur des préoccupations, vient ainsi centraliser ces nouvelles modalités d’accompagnement. Toutefois, l’appropriation de ce nouveau paradigme d’accompagnement reste difficile pour certains professionnels.

L’analyse des pratiques professionnelles au prisme de l’autodétermination et du pouvoir d’agir des personnes en situation de handicap, dans une perspective systémique, pourrait permettre de transposer les savoirs acquis en formation dans le réel des pratiques, en lien avec les enjeux éthiques de l’accompagnement. Autrement dit, à partir de situations réelles et vécues par les professionnels, et grâce à un questionnement par un collectif de pairs, il s’agit de problématiser des situations professionnelles pour explorer de nouvelles modalités d’intervention, en lien avec les enjeux de l’autodétermination et du pouvoir d’agir.

Personnes concernées et prérequis

Tous les professionnels du champ social et médico-social

Pas de prérequis pour cette formation

Si vous êtes en situation de handicap, indiquez-nous vos besoins lors de l’inscription

Objectifs opérationnels

La dimension collective et réflexive d’un groupe d’analyse de pratiques professionnelles offre un temps privilégié de prise de recul pour :

• diminuer le sentiment d’isolement et de désarroi voire d’impuissance face à certaines situations complexes
• renforcer sa capacité d’analyse de situations problématiques, condition sine qua non pour prendre du recul et poursuivre son processus de professionnalisation
• conscientiser son positionnement professionnel et renforcer son identité professionnelle
• appréhender ses marges de manœuvre à l’épreuve du réel et diversifier ses modalités d’intervention
• favoriser une dynamique de groupe porteuse qui renforce le travail en équipe et participe à la construction d’une culture commune

Ces objectifs seront travaillés en appui d’un objectif transversal consistant, pour les professionnels, à s’approprier de nouvelles pratiques d’intervention autour des enjeux de l’autodétermination et du pouvoir d’agir des personnes en situation de handicap.

Contenu

Les référents théoriques

• Approche systémique et paradigme de la complexité
• Psychologie sociale : représentations sociales, catégorisations sociales, processus de stigmatisation, stéréotypes
• Développement du pouvoir d’agir des personnes et des collectivités
• Autodétermination
• Le projet : dimensions théoriques, réglementaires et pratiques
• Connaissances du secteur social et médico-social : politiques publiques et politiques sociales ; institutions, dispositifs et pratiques d’intervention dans le champ social et médico-social

Les différents niveaux d'analyse

• Niveau macro-social : loi de 2002-2 rénovant action sociale et médico-sociale et la loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées
• Niveau méso-social : projet associatif, projet d’établissement, guide méthodologique pour l’élaboration des projets d’accompagnement personnalisés
• Niveau micro-social :
• Niveau groupal : représentations sociales du handicap au sein de l’équipe
• Niveau interactionnel : réflexions sur les pratiques d’accompagnement
• Niveau individuel : réflexions sur ses postures d’accompagnement

En fonction des avancées du groupe d’analyse des pratiques, des outils pourront être proposés aux participants tels que les niveaux d’analyse de Doise, l’approche multiréférentielle d’Ardoino et/ou la grille d’analyse de l’approche centrée sur le développement du pouvoir d’agir des personnes et des collectivités de Le Bossé.

L’intervenante mobilisera quant à elle, à chaque séance, une grille d’analyse systémique  issue des travaux de l’école de Palo Alto.

Le déroulé des séances

Le dispositif mis en place tend à faciliter l’analyse et la compréhension individuelle et collective des situations professionnelles présentées. Pour les participants, cette démarche demande une implication active. Ainsi, à partir de partages de vécus, d’expériences et d’actions menées, les participants sont amenés à repenser la complexité des situations exposées, à réfléchir ensemble à la pertinence des réponses proposées et à formuler de nouvelles hypothèses de travail autour des enjeux de l’autodétermination et du pouvoir d’agir des personnes en situation de handicap.

L’intervenante veille à organiser et à conduire les séances de manière à structurer les étapes du processus réflexif tout en favorisant la libre expression des participants :

• Chaque séance débute par une présentation des situations sur lesquelles les participants souhaitent réfléchir (consigne sera donnée d’exposer des situations qui posent question/problème en lien avec les enjeux de l’autodétermination et du pouvoir d’agir). Après avoir retenu les situations prioritaires, chacune d’entre-elles fait l’objet d’une réflexion en groupe, permettant d’en distinguer les éléments et d’en clarifier la compréhension première. Les participants sont invités, au fil des séances, à apprendre à questionner.
• S’ensuit une phase d’élaboration collective, permettant à chaque situation d’être appréhendée dans sa globalité pour mettre en lien les éléments recueillis. Cette forme de synthèse provisoire est mise au service de l’exposant afin de l’aider à mieux comprendre et à mieux se situer vis-à-vis de la situation exposée. Le processus d’analyse tend à accompagner la problématisation des situations professionnelles (Paul, 2022) pour repérer les problèmes concrets sur lesquels il semble possible d’agir.
• Lorsque cela est possible, le groupe soutient l’exposant dans la recherche de solutions au problème identifié. L’humilité guide la recherche de solutions.
• La séance se clôture par une phase de décontextualisation qui tend à permettre de transposer à d’autres situations professionnelles les réflexions menées, en veillant à inscrire cette étape dans une dimension éthique.

Méthodes et moyens pédagogiques

La méthode de travail repose sur une dynamique participative qui favorise l’implication de ses membres avec :

• des questions de clarification, d’explicitation et d’interpellation
• des évaluations subjectives (ressentis, émotions, etc.) 
• la construction du contexte et le repérage du système pertinent (les acteurs, leurs relations et leurs enjeux)
• le repérage de ce qui fait tension, de ce qui fait problème ici et maintenant
• la verbalisation des objectifs par l’exposant, en lien avec ce qui est prioritaire pour lui
• l’exploration des tentatives de résolution déjà mises en œuvre
• la mobilisation de savoirs théoriques/pratiques pour éclairer les situations et ouvrir des perspectives de résolution
• des questionnements éthiques et déontologiques

Le cadre

• Il s’agit d’une démarche personnelle et volontaire de participation. Lorsque la participation à l’analyse des pratiques est obligatoire, les participants sont libres de prendre part aux réflexions menées.
• L’intervenante respecte le fonctionnement et le rythme du groupe.
• Une attention particulière est portée au respect de l’autre et de sa parole. Les visions du monde des participants font l’objet d’une écoute bienveillante.
• L’intervenante a un devoir de neutralité vis-à-vis de l’institution et préserve son intégrité.
• La confidentialité est respectée : aucune information n’est transmise à l’extérieure ni par l’intervenante, ni par les participants ; aucune information n’est transmise au commanditaire sans l’accord des participants. La confidentialité peut toutefois être levée lorsque le groupe fait remonter une situation grave, de maltraitance notamment.
• Les séances sont menées avec une gestion rigoureuse du temps. La ponctualité est requise aussi bien pour l’intervenante que pour les participants.
• L’assiduité est favorisée par une programmation des séances adaptée aux contraintes des participants et de l’institution.
• La planification des séances sur l’année respecte une certaine régularité et un rythme adapté aux besoins des participants et aux contraintes budgétaires du commanditaire.

Dispositif d'évaluation

Un questionnaire d’auto-évaluation est transmis en amont de la formation en lien avec les objectifs de la formation, accompagné d’un questionnaire de recueil individuel des attentes.

Des notes sont prises par l’intervenante à chaque séance pour produire une analyse qualitative des réflexions menées et accompagner le processus de réflexion au fil des séances.

Un document est remis à l’issue de la formation au commanditaire après validation du contenu par les participants reprenant les thématiques traitées par le groupe, les exercices réalisés, les méthodes employées, les difficultés rencontrées, les évolutions observées par l’intervenante et, si nécessaire, des préconisations.

Un questionnaire d’auto-évaluation et un questionnaire d’évaluation du dispositif de formation sont transmis aux participants à l’issue de la formation pour mesurer l’évolution de leurs compétences ainsi que le taux de satisfaction. Les résultats de l’analyse des questionnaires sont communiqués dans le document bilan remis au commanditaire en veillant à la préservation de l’intégrité des participants et de l’institution.