Accompagner le pouvoir d’agir des personnes exilées : conditions d’émergence d’une professionnalisation collective et émancipatrice

Visée professionnelle

Les évolutions législatives et réglementaires autour de la place de l’usager ainsi que les différentes contraintes budgétaires et politiques amènent les institutions et les professionnels à questionner leurs interventions. Le contexte, d’une part, au fil des années, s’est révélé plus contraignant, avec une restriction des moyens alloués mais aussi un accès au droit au séjour plus complexe. Les politiques publiques, qu’elles soient relatives au champ de l’action sociale ou qu’elles relèvent de la politique migratoire, viennent, régulièrement, générer des conflits de valeurs chez des professionnels qui revendiquent le respect de la déontologie de leurs professions et la préservation d’une réflexion éthique. Les institutions, à l’interface de la politique et des professionnels de terrain, se retrouvent également aux prises avec ces contradictions.

D’autre part, l’évolution des modalités d’accueil au sein des institutions, avec la transformation fréquente des hébergements collectifs en habitats diffus, vient appuyer cette tension entre une position protectrice, faite de proximités, et une posture qui place l’intervenant davantage à distance, sur le plan géographique mais aussi par une réduction de ses disponibilités. L’autonomie, le pouvoir d’agir, l’autodétermination, l’empowerment, ou l’émancipation constituent des concepts prisés par la recherche en sciences humaines et sociales et ouvrent des pistes de réflexion dans le réel de l’activité professionnelle. Favoriser la capacité d’agir des personnes accompagnées, qu’elles soient demandeurs d’asile, bénéficiaires d’une protection internationale, réinstallées ou déboutées, apparaît comme une première piste de travail pour réinventer les pratiques professionnelles dans un contexte où les acteurs de terrain n’ont finalement que peu de prises. En d’autres termes, au-delà de la contestation d’un système qui ne parvient plus à répondre aux multiples besoins des plus vulnérables, les professionnels pourraient, au travers de ces concepts dont il s’agira de définir ensemble les contours, devenir les acteurs, voire les auteurs de nouvelles modalités d’accompagnement au travers d’une intervention au croisement de la recherche et de l’action.

Personnes concernées et prérequis

Ensemble des professionnels en relation avec le public des demandeurs d'asile

Pas de prérequis

Si vous êtes en situation de handicap, indiquez-nous vos besoins lors de l’inscription

Objectifs opérationnels

Co-construire un espace de réflexion collective endogène sur les pratiques professionnelles pour promouvoir une démarche porteuse de sens pour les professionnels et l’institution

Verbaliser et mettre à jour les représentations sociales et professionnelles qui orientent la pratique professionnelle à propos de l’accompagnement de l’ensemble des personnes exilées accompagnées par la structure

A travers les retours réflexifs réguliers sur ce qui se vit sur le terrain, développer la mise à distance des tensions individuelles et collectives

Repérer collectivement les marges de manœuvre existantes pour mettre en pratique un accompagnement éthique qui favorise le pouvoir d’agir des personnes accompagnées

Consolider la cohésion de l’équipe au sein de l’institution pour faire face aux difficultés du réel

Contenu

La Recherche-Action par les libertés théoriques et méthodologiques qu’elle autorise s’avère pertinente pour accompagner les changements par la co-construction de solutions concrètes visant également à l’élaboration collective de savoirs transposables dans d’autres contextes institutionnels. C’est pourquoi, la présente proposition d’intervention peut être modifiée dans l’échange avec les participants de la recherche avant ou pendant l’intervention.

Sera encouragée, qu’elle que soit la forme de cette intervention, une approche démocratique et participative qui visera à créer un espace de dialogues, voire de controverses, pour cheminer ensemble vers de potentiels changements. Différents travaux ont montré que l’ouverture d’espaces de conflictualité promptes à faire dialogue les contraires, quand ils s’accompagnent d’un cadre bienveillant et dénué de jugements, pouvaient permettre d’amorcer la coconstruction de solutions concrètes aux difficultés rencontrées.

La présentation des visées de cette formation a montré que les préoccupations actuelles se situaient dans la tension entre la préservation d’une éthique d’intervention et les réalités du champ de l’action sociale dans un contexte de restrictions particulièrement contraignant. L’accompagnement des personnes exilées (demandeurs d’asile, BPI, réinstallés ou déboutés), entre protection et répression, entre proximité et distance, est révélateur de bon nombre de tensions qui viennent remettre en question les pratiques et les fonctionnements institutionnels.

Nous proposons de focaliser notre attention sur l’accompagnement de l’ensemble des publics en situation d’exil accueillis au sein de l’institution et sur les pratiques professionnelles afférentes. Les fonctionnements institutionnels pourront être questionnés mais, toujours, avec une focale sur leurs implications dans la pratique professionnelle des intervenants sociaux. Une première intuition nous conduit à faire l’hypothèse que le développement du pouvoir d’agir des personnes ayant vécu l’exil, par la mise en œuvre d’un accompagnement émancipateur, peut permettre de réduire les tensions inhérentes à la complexification du contexte d’intervention.

Nous pourrions ainsi nous questionner, tout au long de ce travail, sur les modalités d’intervention qui pourraient permettre aux personnes accompagnées de se préparer à la sortie de l’institution d’accueil, sans violences institutionnelles, mais par le développement de leurs capacités à prendre en main leur existence.

Présentation de la démarche en visioconférence

Entretiens semi-directifs construits en appui des attendus du référentiel d’évaluation de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (HAS, 2022) en visioconférence

Focus group (restitutions des résultats des différentes analyses et temps de formation théoriques)

Analyse lexicométrique des entretiens individuels et des focus group (logiciel Iramuteq)

Carnet de bord (approche ethnographique, observations-participantes)

Journées de formation en présentiel pour le travail de co-écriture de l’article

Journées de formation en présentiel sur les concepts visant la mobilisant du pouvoir d’agir des personnes accompagnées

Journée de formation en présentiel avec les deux groupes de travail pour articuler le travail d’écriture autour de la complexité de la demande d’asile et de l’accompagnement au développement du pouvoir d’agir

Participation potentielle à des colloques sur la thématique étudiée

Méthodes, moyens pédagogiques, évaluation des résultats

Conditions matérielles

Tarifs et délais d'accès

980€ par journée d'intervention (formation uniquement disponible en intra)

Votre demande de devis sera traitée dans les 5 jours ouvrés

Après accord du devis, la programmation de la prestation se fera en accord avec le commanditaire

Support pédagogique construit « sur mesure » pour la structure et répondant aux attentes

Références permanentes aux textes législatifs et/ou réglementaires, ainsi qu’aux recommandations de la HAS

Résultats de recherches universitaires sur l’accompagnement des Mineurs Non Accompagnés

Expériences vécues par la formatrice pour illustrer le propos

Possibilité de rester en contact avec la formatrice suite à la formation pour la mise en pratique des connaissances acquises

Formation disponible en présentiel et en distanciel